Les actes du colloque qui s’est tenu à Toulouse fin 2019 viennent d’être publiés en Espagne, sous la direction de Javier Pérez Bazo et avec la collaboration de Sylvie Baulo et Cécile Vilvandre Cañizares (membre du CERMI).
Les Républicains espagnols à Rivesaltes
Geneviève Dreyfus-Armand, présidente d’honneur du Cermi, vient de publier un nouvel ouvrage aux Editions Loubatières, dans la collection Récits et témoignages : Les Républicains espagnols à Rivesaltes : D’un camp à l’autre, leurs enfants témoignent – janvier 1941-novembre 1942.
À partir de janvier 1941, des familles de républicains espagnols arrivent au camp de Rivesaltes. Un camp de plus sur leur long parcours d’indésirables. Pendant toute l’existence du camp, les Espagnols représentent toujours plus de la moitié des effectifs des internés. Longtemps passé sous silence, cet enfermement de familles entières resurgit ici dans les mémoires et dans l’histoire. Si les hommes sont incorporés dans les groupements de travailleurs étrangers (GTE) mis en place par le régime de Vichy, femmes et enfants restent confinés dans ce lieu inhospitalier, glacial en hiver et torride en été, où règnent la promiscuité, l’insalubrité et la faim. Où la mort rôde, notamment autour des enfants les plus jeunes, malgré l’aide apportée par des œuvres d’assistance dépassées par l’ampleur de la tâche. Sur les chemins de l’exil depuis 1939, parfois depuis plus longtemps, ces familles espagnoles ont connu les aléas de centres d’hébergement répartis sur tout le territoire puis les camps lorsque ces refuges ferment. Ces femmes et ces enfants sont alors transférés à Rivesaltes, surtout lorsque le camp d’Argelès est évacué suite aux inondations de l’automne 1940. Si le camp de Rivesaltes n’est pas le premier pour les réfugiés espagnols, il n’est pas non plus le dernier, puisqu’ils seront pour beaucoup transférés à Gurs en novembre 1942. Certains connaissent ainsi de multiples camps entre 1939 et 1944, transférés sans cesse de l’un à l’autre. Douze témoignages émanant de cinq femmes et de sept hommes, nés entre 1924 et 1939, évoquent cet univers d’enfermement et d’arbitraire. Ils sont présentés, contextualisés et mis en perspective par une historienne spécialiste de l’exil républicain espagnol.
Geneviève Dreyfus-Armand aborde également ce sujet dans le dernier numéro de l’Histoire (décembre 2020) dans un article « 200000 réfugiés sur les plages ».
Nouvelles historiographies de l’Espagne contemporaine
Ce séminaire interuniversitaire est conçu comme un lieu de discussion et d’échange autour des développements les plus récents de l’historiographie sur l’Espagne contemporaine.
La première séance se tiendra le 20 novembre de 16h à 18h 30. Nous aurons le plaisir d’écouter Mari Paz Balibrea, de l’Université London Birbeck, invitée recherche de l’UR Etudes romanes, sur le sujet suivant: « Recuperar lo que no es nuestro: desafíos historiográficos del exilio republicano ».
Lien séminaire NHEC:
https://zoom.us/j/95969262951
L’objectif du séminaire est d’interroger la production historiographique actuelle, ses objets et thématiques ainsi que les méthodologies mises en œuvre, pour discuter les perspectives politiques, culturelles, formelles ou théoriques ainsi ouvertes. Il est porté par quatre équipes hispanistes réunies autour d’une réflexion sur le renouvellement dynamique des écritures du passé dans l’Espagne du 21e siècle : Paris 8 (Mercedes Yusta et Brice Chamouleau), Paris Est Creteil (Karine Bergès), Sorbonne Université (David Marcilhacy) et Université Paris Nanterre (Zoraida Carandell et François Malveille).
Présentation des équipes
Rattaché à l’équipe du CRIMIC (EA 2561, SU) l’axe IBERHIS offre une réflexion sur l’histoire des sociétés et des cultures des mondes ibériques, péninsulaire et américain, à partir d’une perspective pluridisciplinaire. Rattaché à l’équipe IMAGER (Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman), l’axe MEED travaille les questions liées à l’eurocentrisme, les épistémologies décoloniales, les mobilisations et identités collectives dans l’espace méditerranéen. Rattaché à l’équipe Etudes romanes CRIIA (Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-américaines), l’axe LIRE19- 21 étudie la contemporanéité espagnole à la croisée de la littérature, de l’idéologie et de la réception. Au sein du Laboratoire d’Études Romanes (EA4385), enfin, l’axe « Temporalités, circulations, traductions du politique dans les pays de langues romanes (XVIe-XXIe siècles) » construit en particulier une réflexion sur les langages et les représentations du politique et sur les passés multiples dans l’histoire des sociétés et des cultures de l’Espagne contemporaine
Edition numérique de CArtas de Republicanos Españoles REfugiados y EXILiados en FRancia (CAREXIL)
Le projet UPL CAREXIL-FR est un projet de recherche réalisé dans le cadre de l’Atelier de Romanités Numériques de l’Université Paris 8 (Laboratoire d’Études Romanes, EA 4385), en partenariat avec les Archives Nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine) et le Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-Américaines de l’Université Paris Nanterre (CRIIA, UR Études Romanes). Il se propose l’édition numérique et l’étude sociolinguistique et historique de lettres écrites par des réfugié-e-s espagnol-e-s interné-e-s dans des camps français à la fin de la guerre d’Espagne.
Inédites jusqu’à présent, ces lettres ont été écrites pour la plupart par des femmes, certaines aussi par des hommes, d’âge et d’origine diverses, et sont datées entre février 1939 et l’été 1940. Les lettres ont été conservées dans les archives de la CAEERF (Commission d’Aide aux Enfants Espagnols Réfugiés en France), organisation privée reconnue par les institutions françaises et espagnoles en exil, qui prêta un soutien actif aux réfugié-e-s espagnol-e-s, notamment en apportant de l’aide matérielle (habits, chaussures, nourriture) aux milliers de réfugié-e-s interné-e-s dans des camps de fortune.
Pour la grande majorité d’entre elles, ce sont des lettres d’appel à l’aide mais le fonds conserve également les réponses envoyées par la CAEERF et les lettres -en français et en anglais- échangées entre les membres de la CAEERF et les institutions françaises (préfets, maires des communes accueillant des réfugiées, collaborateurs divers…) et autres organisations internationales d’aide en France, en Suisse, en Grande-Bretagne…
Ce fonds inédit, actuellement conservé aux Archives Nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine), constitue par conséquent un matériel exceptionnel pour mieux connaître les conditions dans lesquelles se sont produits l’exil et l’accueil de milliers d’Espagnol-e-s en France. Il permet également de mieux connaître les réseaux de solidarité qui se mirent alors en place et de faire le jour sur l’implication dans ces réseaux de femmes françaises et espagnoles dont le rôle demeure aujourd’hui encore souvent méconnu. Il se prête, enfin, à une étude des répertoires linguistiques disponibles parmi les personnes réfugiées, représentatives d’amples secteurs de la société espagnole. L’édition numérique et l’annotation linguistique et historique du fonds visent en définitive à activer, à mieux connaître et à favoriser la diffusion d’un patrimoine de l’histoire européenne récente, tout en nous aidant à mieux comprendre les défis auxquels sont confrontées dans l’actualité les sociétés européennes.
Plateforme du projet : https://carexil.univ-paris8.fr
Contacts
- Marta López Izquierdo : marta.li@univ-paris8.fr
- Allison Taillot : ataillot@parisnanterre.fr
Séminaire sur le fascisme au Portugal
Le prochain séminaire du laboratoire d’études romanes de Paris 8 se tiendra le vendredi 6 mars 2020 de 14h30 à 17h00 . Il portera sur l’ouvrage de Fernando Rosas, L’art de durée. L’Etat nouveau de Salazar, récemment publié en France aux Editions Sociales.
Les intervenants sont Yves Léonard (Sciences Po Paris/Centre d’histoire) et Mercedes Yusta (Université de Paris 8).
Le séminaire aura lieu au Colegio de España (7 bd Jourdan, Paris 14e)
Les « Écritures de la révolution espagnole et de la guerre civile » sur Chroniques rebelles
L’émission les Chroniques rebelles diffusée sur Radio libertaire le du 11 janvier dernier était consacrée en première partie au numéro de la revue du CERMI consacrée aux « Écritures de la révolution espagnole et de la guerre civile ».
Christine Passevant a réalisé ici un beau travail radiophonique, avec l’intervention de Daniel Pinos, un des auteurs qui a participé à l’aventure de la revue, des lectures faites par le comédien Nicolas Mourer et des plages musicales.
A écouter, réécouter et diffuser !
L’Espagne en héritage, un film documentaire de Jacquie Chavance et Guillaume Mazeline
Regards croisés sur la dictature franquiste : histoire, mémoire et bande dessinée
Jesùs Alonso Carballés et Isabelle Touton organisent les 7 et 8 février prochain un colloque international intitulé « Miradas cruzadas sobre la dictadura franquista: historia, memoria y comic/ Regards croisés sur la dictature franquiste : histoire, mémoire et bande dessinée » avec un riche programme que vous retrouverez en pièce jointe ci-dessous.
Odette Martinez (présidente de CERMI) y intervient le samedi 8 sur le thème suivant : « Dire la guérilla des femmes contre Franco : récits personnels, obstacles et transgressions ? »
Mémoire du premier franquisme : historiographie et écriture visuelle
Une journée d’étude organisée par David Marcilhacy et Marianne Bloch-Robin, CRIMIC / Sorbonne Université le vendredi 6 décembre 2019 à l’Institut d’Études hispaniques (Salle Delpy) portera sur le thème « Mémoire du premier franquisme : historiographie et écriture visuelle ».
Cette journée s’inscrit dans le cadre de la question « Mémoire du franquisme. Vie quotidienne, répression et résistance dans l’après-guerre civile » inscrite au programme du concours externe de l’agrégation d’espagnol de la session 2020. Les spécialistes français et espagnols des différents aspects de cette question s’intéresseront à la répression, à la vie quotidienne et aux formes de résistance dans l’après-Guerre Civile en Espagne (1939-1952) et s’interrogeront également sur la façon dont la mémoire de cette période s’est traduite dans le débat public ainsi que dans les cómics et romans graphiques, depuis la transition espagnole jusqu’à la seconde décennie du XXIe siècle.
Accès libre dans la limite des places disponibles. Pour des raisons de sécurité, merci de vous inscrire avant le 2 décembre 2019 à l’adresse suivante : marianne.bloch-robin@sorbonne-universite.fr
Programme
9h15 : Ouverture de la journée d’étude : Miguel Rodriguez, directeur du CRIMIC, Marianne Bloch-Robin et David Marcilhacy, organisateurs
10h : Modératrice : Eva Touboul-Tardieu, Université Paris Nanterre
Mercedes Yusta Rodrigo (Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis) : « Répression et résistances pendant l’après-guerre en Espagne (1939-1952) »
Juan Carlos García Funes (Universidad Pública de Navarra/ Sorbonne Université): « Batallones de trabajo forzado del sistema concentracionario franquista (1937-1945) »
11h15 : Modérateur : David Marcilhacy, Sorbonne Université
Francisco Sevillano Calero (Universidad de Alicante): « Relatos y narrativas sobre los “vencidos” en el medio digital: la construcción de una historia desde abajo »
Stéphane Michonneau (Université de Lille) : « Mémoires d’après-guerre en Espagne : du silence au tout-mémoire »
12h15 : Discussion
14h : Modératrice : Laurie-Anne Laget, Sorbonne Université
Robert Coale (Université de Rouen) : « Los españoles en la División Leclerc: Imagen, memoria y mito »
Isabelle Delorme (Institut d’Études Politiques de Paris) : « Faire mémoire en bande dessinée : les récits mémoriels historiques »
Viviane Alary (Université de Clermont-Ferrand) : « De l’utilité de la bande dessinée comme art de la mémoire pour raconter le quotidien répressif sous le franquisme »
15h45 : Modératrice : Marianne Bloch-Robin, Sorbonne Université
Ángela Cenarro Laguna et Elena Masarah (Universidad de Zaragoza): « Historia y memoria de la posguerra: Paracuellos y el recuerdo del Auxilio Social »
Eduardo Hernández Cano (Sorbonne Université) « Fusilado por ambos bandos. La obra de Felipe Hernández Cava entre memoria y política »
16h45-17h15 : Discussion
17h30 : Conférence de clôture
Antonio Altarriba (Universidad del País Vasco) « Memoria e imagen. Recuerdo y recreación en las viñetas sobre guerra civil y franquismo »
Répression, exodes, exils d’hier et d’aujourd’hui
Rencontres franco-espagnoles organisées par « Voix de l’extrême Poésie et culture » et « Voces del extremo » à Montpellier et Sète du 5 au 7 décembre prochain avec un beau programme de conférences, de récitals et d’expositions sur les camps en France et le camp de la Magdalena à Santander (Cantabrie). Geneviève Dreyfus-Armand, fondatrice et présidente d’honneur du CERMI et Anita Gonzalez-Raymond, membre du CERMI y contribueront.