[PUBLICATION] N°13-14 Exils et Migrations ibériques aux XXe et XXIe siècles

Ça y est ! Le dernier numéro de la revue du CERMI , aux Editions Riveneuve.

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Le dernier numéro de la revue du CERMI, Exils et migrations ibériques au XXe et XXIe siècles, est consacré au théâtre et à la résistance civile des républicains espagnols exilés en France entre 1939 et 1945. Dans ce contexte de contraintes maximales (camps d’internement et de concentration, Occupation allemande en France), le théâtre a pu servir de masque et de vecteur pour les activités clandestines de réfugiés (Rouges espagnols, mais aussi Juifs roumains, Belges, Polonais etc.) qui s’affrontaient au fascisme au niveau européen.  Ce numéro double n°13-14 s’organise autour d’un dossier central qui présente les archives personnelles de deux républicains espagnols réfugiés en France en 1939 : Julián Antonio Ramírez et Adelita del Campo. Ces archives renseignent, en particulier, l’expérience de la troupe itinérante de théâtre animée par ces derniers au sein de la 100ème compagnie de travailleurs étrangers (CTE) de l’automne 1939 à l’été 1940 dans la région Centre puis – au sein du 662e Groupement de travailleurs étrangers (GTE) – de l’été 1940 au 31 janvier 1942 (date de la dissolution de la troupe de théâtre). Les articles de spécialistes (d’histoire, d’histoire du théâtre, d’archivistique, de littérature, d’arts plastiques) réunis dans ce numéro, précisent le cadre historique et l’enjeu politique de l’activité culturelle déployée par Julián Antonio Ramírez et Adelita del Campo entre 1939 et 1945. Ils resituent celle-ci dans le temps long, en la reliant – en amont de la Retirada – au théâtre de la Seconde République durant la Guerre civile et, plus tard, aux engagements artistiques de ces exilés durant les années 1947-1948. En écho à ce dossier central, un article final étudie comment les dramaturges espagnols contemporains évoquent l’expérience des républicains exilés en France puis déportés dans les camps nazis ; il montre comment ces auteurs inventent, aujourd’hui, un « Théâtre de la mémoire » capable de devenir un « acte de résistance contre la déshérence mémorielle » à laquelle s’est trouvée confrontée la génération des petits-enfants de ces exilés et déportés. 

La rubrique « La fabrique des archives » propose, quant à elle, une réflexion sur plusieurs autres fonds d’archives privées liés à l’exil en France des Espagnols et des Portugais.

La rubrique « Du côté des publications » réunit un article de Marie-Christine Volovitch-Tavares sur l’ouvrage de Geneviève Dreyfus-Armand sur les républicains espagnols au camp de Rivesaltes D’un camp à l’autre, leurs enfants témoignent. Janvier 1941 -Novembre 1942, un article d’Édouard Pons sur la récente publication de l’intégralité des poèmes d’Antonio Otero Seco Poemas de ausencia y lejanía, par la maison d’édition Los Libros de la Herida et un compte-rendu par Óscar Freán Hernández de l’ouvrage de Ramón Villares, Exilio republicano y pluralismo nacional. España, 1936-1982.

Ce numéro comporte aussi des reproductions de six magnifiques dessins de Josep Bartolí analysés par Cécile Vilvandre Cañizares. Il est coordonné par Sandrine Saule (archiviste qui a participé au traitement et au catalogage du fonds d’archives de Julián Antonio Ramírez et Adelita del Campo déposées à la Biblioteca Valenciana Nicolas Primitiu ) et Odette Martinez-Maler, en collaboration avec Manuel Aznar-Soler et Cécile Vilvandre Cañizares.

Sommaire du numéro 13-14

Odette Martinez-Maler et Sandrine Saule, Présentation du numéro

Théâtre et résistance dans le centre de la France 1939-1945 : deux trajectoires singulières

Odette Martinez-Maler et Sandrine Saule, Itinéraires de deux républicains espagnols exilés [Prolongements sur le site : Photographies de Robert Parant, l’album dans l’album AJARAC, les programmes de spectacle, Album-photos « exilio en Francia…, Album-photos « de los tres años de guerra » ]

Sandrine Saule, Des chemins de l’exil à la Biblioteca Valenciana Nicolas Primitiu : les archives de Julián Antonio Ramírez et d’Adelita del Campo [Prolongement sur le site : les agendas d’Adelita del Campo]

Sandrine Saule, De la Retirada à Radio- Paris, le parcours d’Adelita del Campo et Julián Antonio Ramírez en quelques dates

Résister au fascisme sur toutes les scènes 

Geneviève Dreyfus-Armand, De la République aux camps français et à la Résistance : intellectuels et artistes espagnols engagés

Tiphaine Catalan, D’une région à l’autre : expériences artistiques et Résistance dans les G.T.E. du Limousin

Sébastien Garcia, Des républicains espagnols entre encadrement répressif et résistance croissante : le Puy-de-Dôme de Julián Antonio Ramírez et d’Adelita Del Campo (1941-1944)

Les engagements artistiques et résistants d’Adelita del Campo et de Julián Antonio Ramírez

Jean-Claude Villegas, D’Adela Carreras à Adelita del Campo : quelques éléments sur le passage d’Adela Carreras au camp d’Argelès-sur-mer 

Mar Bresson-Arregui, De la lumière de la scène aux coulisses de la Résistance civile : le groupe artistique de Julián Antonio Ramírez et Adelita del Campo entre 1940 et 1942

Manuel Aznar Soler, Un article oublié d’Adelita del Campo dans la revue parisienne Espectáculos en 1947

Julían Vadillo Muñoz, Entre reconstruction et hostilité. Le PCE en exil, dans le Centre et le sud de la France

Créer face à l’extrême

Mario Martín Gijón, Le théâtre de la Seconde République durant la guerre civile espagnole : texte et scène au front et à l’arrière

Geneviève Dreyfus-Armand, Créer dans et à la sortie des camps

Cécile Vilvandre-Cañizares, Les dessins de Josep Bartolí : une mise en scène poignante de la guerre et de la réalité des camps [Prolongement sur le site : dessins de Bartolí ]

Antonia Amo Sánchez, Résistances théâtrales : mémoire républicaine espagnole et camps de concentration

Chronologie générale

La fabrique des archives

Sandrine Saule, L’extension du domaine des archives

Marie-Christine Volovitch-Tavares, L’association « Memoria Viva-Mémoire Vive » et sa collecte d’archives privées et associatives de l’immigration portugaise, avec l’exemple d’une archive sur les groupes de théâtre des exilés et immigrés (années 1960-1970)

Mario Martins, Conférence : présences du Théâtre portugais en France (archive)

Sandrine Saule, Une pièce de théâtre à Mauthausen ? Entretien avec Llibert Tarragó [Prolongement sur le site : une pièce de théâtre à Mauthausen]

Llibert Tarragó, Enchevêtrement et enlacement, parfois encombrement…

Violaine Challéat-Fonck, Patrick Gaboriau, Marta López Izquierdo, Allison Taillot, Mercedes Yusta, Regards croisés sur l’archive : autour du projet CAREXIL-FR 

Du côté des publications

Edouard Pons, « Il était l’Espagne » Poemas de ausencia y lejanía, d’Antonio Otero Seco [Prolongement sur le site : portraits d’Antonio Otero Seco]

Marie-Christine Volovitch Tavares, Présentation de l’ouvrage de Geneviève Dreyfus-Armand, D’un camp à l’autre, leurs enfants témoignent. Janvier 1941- Novembre 1942

Óscar Freán Hernández, Compte-rendu de l’ouvrage de Ramón Villares, Exilio republicano y pluralismo nacional. España, 1936-1982

Parution du numéro 46 « Refugios identitarios digitales »   de la revue ILCEA

Sonia Kerfa et Iolanda Tortajada (coords.).

Cette publication porte sur le rôle d’internet et des réseaux sociaux dans la construction des identités de genre avec un focus particulier sur la jeunesse et les groupes marginalisés et propose des articles en espagnol, en français et en anglais.https://journals.openedition.org/ilcea/13727

Goya. Valor y símbolo del exilio republicano español

par Inmaculada REAL LÓPEZ

En el marco de la celebración del 275 aniversario del nacimiento de Goya abrimos la puerta al estudio de la relación existente entre el artista aragonés y el exilio republicano español. Se trata una perspectiva que aún quedaba por hacer pese al importante papel que este desempeñó durante la Guerra Civil y la diáspora. El punto de partida de este libro es el hallazgo de una obra de teatro inédita que aún permanecía olvidada, y cuyo protagonista principal es Goya. A raíz de esta localización nos planteamos cuánto hay de Goya en la España desterrada, aquellos apátridas que desde la distancia reivindicaron los valores de una cultura que les fue arrebatada. En la lucha por mantener viva la memoria y la identidad, se aferran a las grandes figuras del arte español, y es ahí donde Goya tiene un protagonismo especial, pues su figura y obra representa la esencia nacional de la patria perdida.

PUBLICATION Heretar Mauthausen

Heretar Mauthausen (Hériter de Mauthausen), publié en catalan chez Pagès Editors a Lleida est un livre à deux voix : un dialogue entre un père et un fils dans la distance du temps. Llibert est le fils du déporté Joan Tarragó, qui a pu revenir de Mauthausen et a dû s’exiler en France. D’où le prénom Llibert pour symbole de la liberté retrouvée. Le père avait demandé au fils d’écrire ses mémoires. Le fils, à vingt ans, pouvait-il donner suite à la demande et affronter à nouveau les horreurs qu’il avait entendues à la maison quand il était enfant et se cachait des adultes ex-déportés qui partageaient leurs expériences ? Quelques années avant sa mort, Joan Tarragó a écrit ses souvenirs du camp de Mauthausen, sa détention de quatre années et quatre mois, sa confrontation quotidienne avec la Mort. Cinquante années plus tard, Llibert rejoint son père avec sa sensibilité, s’inscrivant aux côtés des mémoires concentrationnaires de son père.

PUBLICATION Poemas de ausencia y lejanía de Antonio Otero Seco

Les éditions Libros de la herida éditent pour la première fois les œuvres poétiques complètes du poète républicain Antonio Otero Seco, sous le titre suivant : Poemas de ausencia y lejanía. Né en Extremadure en 1905, engagé en faveur de la République, il prend le chemin de l’exil en 1947 pour fuir la répression franquiste.

La sélection des poèmes et l’appareil documentaire ont été réalisés par Edouard Pons, membre du CERMI,  Juan Manuel Bonet et  Antonio Otero San José, fils du poète.

Une tournée de présentations de l’ouvrage commence le 25 octobre à Cabeza de Buez (Badajoz), ville natale du poète et se termine le 30 octobre à la Feria del libro à Séville.

Edouard Pons a publié « Era España », un hommage à Antonio Otero Seco le 18 octobre dans la revue Contexto, que nous reproduisons ici intégralement :

“Era España”

Homenaje a Antonio Otero Seco, poeta republicano, rescatado del olvido

El poeta republicano Antonio Otero Seco (1905-1970), Libros de Herida

“Era España”, resumirían sus estudiantes en un escrito de homenaje, tras su muerte en 1970. “Con él, recorrimos los pueblos, aprendimos la tierra de España y el sabor de las naranjas de Orihuela”, decían de su profesor de civilización y literatura española en la universidad de Rennes, con el que habían descubierto a Unamuno, Machado, García Lorca, Hernández, Dalí, Buñuel y tantos otros.

Poco hablaba de él Antonio Otero Seco. Se sabía que ese “caballero triste y melancólico”, “bondadoso y retraído a la vez”, como lo recuerda su discípulo, el hispanista Jean François Botrel, era un exiliado republicano –“la encarnación de la España exiliada”, diría uno de sus alumnos. Algunos habían leído sus críticas literarias en Le Monde. Muy pocos conocían su considerable obra de poeta, dramaturgo, novelista, periodista.

Otero Seco, cuya poesía completa publica por primera vez la editorial Libros de la herida, bajo el título Poemas de ausencia y lejanía, nacido en 1905 en Cabeza del Buey, en Extremadura, comprometido desde el primer momento en la defensa de la República y perseguido por el régimen franquista, había tenido que exiliarse en 1947.

Vivió su destierro “rodeado de nostalgias, sitiado de recuerdos”, como decía, y murió en 1970 sin haber podido ver su obra publicada y sin haber vuelto a pisar esos pueblos a los que daba vida y alma en sus poemas de juventud. 

Luz, color, geometría, ritmo y movimiento, con perspectiva abierta al campo y al pasar del tiempo traducen entonces su alegría de compartir esa tierra, tan hondamente suya. La tierra, y su gente.

“Las casas son como espejos/ que hacen más oscuro el ocre /de los corrales. La cal/alterna con el adobe, /ajedrez de plano urbano/ donde disputan dos torres”, dice de Marchena.

En Álora, “Un niño rubio, descalzo, / perseguido por su sombra /rubrica el aire queriendo/ cazar una mariposa”.  En Málaga un acordeón marinero “tiene en la voz reuma y aguardiente matarratas”. En Marbella un niño mira la rueda del barquillero. “Con la ruleta giraba la bolita de sus sueños”, apunta Otero Seco.

Joven periodista, puso su pluma al servicio de la República en El Heraldo de Madrid, Estampa, La Voz, El Sol, Mundo Gráfico, entre otros. “Reportero de calle”, al estallar la guerra pasó a ser también “reportero de trincheras” y cronista de la vida y la resistencia en el “Madrid heroico”.

Su novela Gavroche en el parapeto –“medio reportaje, medio novela”, decía él;  la primera escrita sobre la guerra civil, en 1936– da la palabra a los “bravos luchadores por la democracia, la libertad y la emancipación de los eternos esclavos”, que bajo su pluma se hacen defensores de la primavera, la naturaleza, la vida, y mueren “con un mapa de España grabado en la pupila”. 

“La mañana es hermosa. De tibia primavera anticipada. Hay mucho sol, mucha alegría, en la naturaleza. Todo sonríe…Mañana de vida… ¡Qué alegres están los cielos y la tierra! … Los árboles son más bellos. Todo esta lleno de color y de vida”, escribe, relatando el inicio de un día de combates. Pero luego vendrán “las noches sin sueños, empapadas de los ruidos de la muerte” donde “no se oye más que la metralla por todos los lados”, los combatientes “llenos de fango y de sangre” y los muertos tirados boca abajo con los ojos llenos de tierra.Y cuando una bala enemiga atraviesa el corazón de un miliciano, “la sangre surge a borbotones como una furiosa floración de claveles”, y muere “con los brazos abiertos, abrazando a la tierra”. Sus compañeros le darán sepultura “junto a un olivo silvestre, entre la tierra roja, salpicada de flores”, no omite de precisar Otero Seco, como si esa tierra le devolviera el abrazo, lo arropara y lo fuera a mecer.

Arrestado el 9 de abril de 1939, acusado de “activísima campaña periodística contra el Movimiento Nacional y apología de la causa marxista” y condenado a 30 años de cárcel tras una parodia de juicio, fue recluido en la madrileña cárcel Diaz Porlier y luego en el penal de El Dueso (Santander). 

Sus poemas escritos en la cárcel son un desesperado intento de diálogo con sus compañeros de cautiverio condenados a muerte y fusilados: Pedro Luis, yuntero de Badajoz –“claro, limpio y sutil como la aurora”. “¿Hasta cuando/ este gotear constante de la sangre/ que el corazón de España está vaciando?”, le pregunta–  o Martin Manzano, alcalde de Móstoles –con “su serenidad de justo su sonrisa de niño”. “Mañana, cuando se oigan avanzar nuestros pasos/ tu estarás con nosotros porque sigues viviendo”, le dice.

Se dirige a su padre, de cuya muerte tardó en enterarse: “Estabas muerto y muerto y yo no lo sabía. / Cuando fui a buscarte/ la muerte era tu novia y yo no lo sabía”, a Miguel Hernández, su “compañero del alma”, “su inseparable”, con su grito al saber de su muerte: “¡No, que la canción se ha muerto!”, a María, su esposa, “Tu tan lejana y triste. Yo tan triste y lejano. / Tu tan próxima y clara. Yo tan claro y tan próximo. / Tu tan lejos, tan cerca… Al alcance furtivo/ de mi mano irreal, de mis labios de aire”.

Conmutada su pena en “prisión atenuada en su domicilio”, salió de la cárcel en 1941 para juntarse con su esposa y su hijo Antonio en un Madrid que definiría como “una cárcel con tranvías” en donde “el mundo se nos había arrugado y estrechado hasta convertirnos en una pequeña pelota”. Un trabajo de corredor en una empresa de perfumes le sirvió de cobertura para poder establecer contactos con los grupos de resistencia en todo el país. Las autoridades franquistas sin embargo lo sometían a una vigilancia y brutal hostigamiento constantes. 

“Varias veces al mes la policía venía a casa generalmente por la noche, a buscar a mi padre. Registraban todo el piso y devastaban la biblioteca buscando papeles. Se llevaban los libros que les daba la gana con el pretexto de que estaban prohibidos, pero existía un mercado negro de libros prohibidos en Madrid. Es probable que los vendieran”, recuerda su hijo Antonio.

Finalmente tuvo que optar por el exilio y pasó clandestinamente a Francia, en 1947.

Todo, a partir de entonces, se volvió ausencia y lejanía.

Se llevó con él toda la España que pudo, toda la memoria de lo que de ahora en adelante sería el “allí”, como una herida incurable. “Allí en España – ¡qué triste decir allí!”, le escribiría en 1959 a su amigo Antonio Salgado. En París, trabajó los primeros tiempos de peón, ebanista descargador, y todo lo que se presentaba, no en la miseria, decía, pero en una pobreza “pastueña, domesticada”, colaborando al mismo tiempo con “la emigración combatiente” y los órganos del gobierno republicano en el exilio. Fue igualmente traductor para varios organismos internacionales.

“Yo soy un exiliado sin amor ni camisa/ con los huesos pelados vestidos de horizonte… los cuáqueros me han dado el traje de otro hombre/ sin reparar que tengo un metro ochenta y uno”, escribe en su primer poema fuera de España, Dejadme

No es mera anécdota. Ese traje demasiado pequeño le significa que se ha convertido en un pelele al que visten sin siquiera mirarlo, en un número, un nadie, como “símbolo inútil de vivir en la muerte y morir en la vida”. 

Habrá que salir día tras día en búsqueda de una identidad perdida, reconstruir una historia que tenga sentido con los fragmentos salvados del desastre en una “lucha constante por encontrarse a sí mismo cada minuto del día”, como escribe entonces a su cuñado y amigo Antonio Piñeroba. “La vida es tan dura, tan llena de amargor diario, tan pródiga en ceniza”, le comenta.

Vida de desterrado que se le hace infierno como lo evoca en Mirada interior:

“Este sabor de náufrago, esta angustia de cielo …. / Este caer constante en abismos oscuros… Este mar… Esta ausencia de mar…esta agonía…/

Este rumor antiguo bogando por mis venas / Este sol… Esta sal… Esta luz… Esta presencia… / Esta ausencia… Esta voz… Este morir constante”.

Otero Seco vive la ausencia en lo más íntimo, como una sensación palpable. “Llevo tus guantes puestos, hermana madre mía /Cada malla en su trama es un minuto tuyo / como un eco pequeño de tus ojos cansados/…Mi mano en la distancia sigue sobre tu hombro/te oigo y te veo y te hablo”, escribe en el poema Madre. Y más adelante, cuando la muerte de su hermana Jacinta: “yo no puedo cerrártelos desde lejos / pero siento / la seda de tus parpados/ en el temblor de los dedos”.En 1952 es nombrado profesor en Rennes y en 1956 puede reunirse con su esposa y sus tres hijos, a los que las autoridades franquistas habían negado el pasaporte hasta entonces. “Al verlo tras nueve años de separación, sentí un cambio profundo. El exilio había cambiado su vida”, dice su hijo Antonio.

Sus múltiples colaboraciones en diarios y revistas de Latinoamérica, que más tarde ampliará como crítico literario en Le Monde, le permiten dar a conocer lo mejor de la literatura española contemporánea y adquirir reconocimiento. Pero aún así le escribe a su amigo Hermenegildo Casas, también exiliado: “Cada día tengo una nostalgia más aguda y más insoportable de España” y, todavía en 1959, le comentaría: “Yo, como tú, estoy triste. Nos falta el suelo –la tierra– y el cielo de España para ser felices”.

Pero a pesar de todo quiere creer en el futuro. “Mañana volveremos a estar sobre los mares / en los ríos que peinan su cola de caballo, / en las madres que vuelven a mostrar nuevas sendas / y en la rosa y el nido y en la cuna y la escuela”, escribe en el poema A los españoles muertos en el exilio. “Amigos: no habéis muerto. Ahora estamos nosotros / muertos por vuestra vida, vivos por vuestra muerte. / Alumbrad nuestra vida que siente la nostalgia / de vuestra muerte viva cabalgando en lo eterno”, agrega. 

Otero Seco recopiló parte de su “poesía de dolor personal y trágica solidaridad con los amigos muertos”, como la define el poeta y amigo Luis Amado Blanco, en lo que llamó una antología secreta, bajo el título España lejana y sola, que no llegó a publicar.

Cuando el 31 de marzo de 1969 el poder franquista publicó el decreto-ley sobre prescripción de los delitos derivados de la Guerra civil con anterioridad al 1 de abril de 1939, Otero pensó que por fin cumpliría su sueño de regresar a España y acudió esperanzado al consulado de España.  Allí le explicaron que el decreto no le concernía ya que sus delitos eran posteriores a esa fecha… 

Y como exiliado, desterrado, desarraigado falleció el 29 de diciembre de 1970. “Muerto de pena, muerto de angustia, muerto de España”, diría el escritor francés Jean Cassou.   

Edouard Pons

Publication : La memoria de la represión franquista en el cómic

Óscar Freán Hernández co-dirige avec Philippe Merlo-Morat ce livre collectif sur la mémoire de la répression franquiste dans la BD qui vient de paraître aux éditions GRIMH (collection Villa Hispanica).

Les textes rassemblés dans ce livre analysent la mémoire des victimes du franquisme à travers leur représentation dans la BD. Les œuvres analysées sont Paracuellos de Carlos Giménez, El artefacto perverso de Felipe Hernández Cava et Federico del Barrio, Cuerda de presas de Jorge García et Fidel Martínez, Los surcos del azar de Paco Roca.

Óscar Freán Hernández , Professeur des Universités en Histoire Contemporaine de l’Espagne et directeur du Département d’Études des Mondes Hispanophone et Lusophone de l’université Lyon 2, vient de rejoindre le comité de rédaction de la revue du CERMI Exils et migrations ibériques aux XXe et XXIe siècles. Il est également membre fondateur du comité de rédaction des Cahiers de Civilisation Espagnole Contemporaine.

CR de lecture : livre de Geneviève Dreyfus-Armand sur Septfonds

Marie-Christine Volovitch-Tavarès, co-coordonnatrice du dernier numéro d‘Exils et migrations ibériques aux XXe et XXIe siècles, a publié un compte-rendu de lecture de l’ouvrage de Geneviève Dreyfus-Armand, Septfonds 1939-1944. Dans l’archipel des camps français, dans la revue électronique du centre d’histoire de Sciences Po :

https://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=42&rub=comptes-rendus&item=773

Nous avions annoncé la publication de ce livre en septembre 2019 :

Publication Famille et migrations/ e-migrinter

Le dernier numéro de la revue e-migrinter propose un dossier intitulé Famille et migrations, qui aborde la question des migrations, en considérant la famille comme axe central d’analyse à partir de différentes disciplines et aires géographiques, toutes en lien avec l’Espagne. La période considérée, du franquisme au boom économique du XXIe siècle, permet de traiter le phénomène migratoire sur un temps long, mettant en lumière les continuités et les discontinuités du phénomène.

Emma Rubio-Milet (membre du bureau du CERMI), publie un article « Pertes, acquisition, transformations » où elle étudie ce que la migration fait à la famille, à travers l’exemple d’une famille espagnole originaire de Galice immigrée en France.

https://doi.org/10.4000/e-migrinter.2498

Monuments aux émigrants de Vigo

E-migrinter est une revue scientifique électronique élaborée par les membres du laboratoire Migrinter, destinée aux enseignants, chercheurs, étudiants ainsi qu’à tout public s’intéressant aux migrations internationales. Depuis 2008, la revue, semestrielle, publie des dossiers thématiques s’intéressant aux questions de mobilité dans le monde. Véritable « mémoire vivante » de la vie scientifique du laboratoire, son objectif est également d’informer sur la dynamique des recherches en cours, à travers des articles et des notes reprenant séminaires, soutenances de thèse et parution d’ouvrages récents.

Publication : quelle(s) mémoire(s) pour les exilés républicains espagnols en France ? Entre l’intime et le politique

Le dernier numéro des Cahiers de civilisation espagnole contemporaine (revue en ligne) publie des contributions présentées à la journée d’études internationale organisée en septembre 2019 à l’université du Mans par notre amie du CERMI Julie Fintzel : https://journals.openedition.org/ccec/9667

Publication : Spain, the Second World War, and the Holocaust

Deux membres du Cermi, Geneviève Dreyfus-Armand (présidente d’honneur) Marta Marin Domine on participé à la publication de Spain, the Second World War, and the Holocaust. History and Reprentation, edited by Sara J. Brenneis and Gina Herrmann, Toronto/Buffalo/Londres, University of London Press, 2020.

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